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    Nous vous proposons une étude génétique sur l’identité distinct du Karabash rédigée en anglais.
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    Photo Karabash

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    Photo Karabash

    Photo Karabash

    Sarayönü, KONYA

    17-SON EDUCATION EN OCCIDENT

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    Janv 2010

    Vous avez enfin fini par choisir un chiot ou c’est le chiot qui vous a choisi, peu importe. Dès le début, vous commencez l’éducation qui durera jusqu’à la fin de l’adolescence, soit jusqu’à 18 à 24 mois, puis il y aura des « piqûres de rappels » de temps à autres… L’éducation du chien ne doit pas échouer, sinon, les conséquences pour vous seront peu glorieuses et pour le chien catastrophiques puisque vous serez peut-être amené à vous en séparer.

    Chiot qui se prépare à un jeu plutôt viril avec son maître.

     

    Si vous ne connaissez absolument pas la gent canine et si, en même temps, vous estimez que vous n’avez pas un tempérament qui dégage une autorité naturelle, il vaudrait mieux, pour un premier chien, porter votre choix sur une femelle ou, mieux, sur une race réputée plus facile.

     

    La toute première chose à faire, si possible avant l’acquisition du chiot, est de lui donner un nom. Un nom plutôt court, une ou deux syllabes, que l’on peut facilement prononcer, ou crier et reconnaissable par le chien. Nous serons parfois amenés à d’abord prononcer son nom avant de lui donner un ordre. En tout cas, chaque fois que l’on prononce son nom il dressera ses oreilles et son nom sera perçu par lui comme le point de départ d’une communication, peut-être même d’un jeu.

    Chiot qui se prépare à un jeu plutôt viril avec son maître. Lyon, France.

     

    Afin que votre Karabash n’associe jamais son nom à quelque chose de déplaisant, évitons de le prononcer lorsque nous lui « remontons les bretelles ». En fait, nous ne sommes pas

    Pour évaluer la réaction du chien.

    toujours obligés de lui parler suivi de son nom, tout simplement parce que lorsque nous lui parlons, il sait très bien que nous nous adressons à lui. Nous nous n’en rendons souvent pas compte mais lorsque nous nous adressons à notre (à un) chien, nous employons des intonations différentes et aucun autre être au monde n’est mieux placé qu’un chien pour détecter cette

    Il s’agit de la création de situations aussi variées que possible pour mieux évaluer la réaction du chien.
    Contrôle de la dentition par le juge.

    variation de tonalité de notre voix. Pour que son nom soit toujours associé à tout ce qui peut lui arriver d’agréable, nous allons plus l’utiliser à ces moments privilégiés que lorsque nous lui exprimons notre mécontentement. Lors des « séquence câlins », le fait de prononcer sans modération son nom renforce notre complicité avec notre chien et facilite même le rappel.

    Contrôle de la dentition par le juge. Isère, France.

    Une fois le chiot à la maison, pendant deux jours environ, on doit le laisser tranquille. Au début, il sera probablement quelque peu perturbé. Vous pouvez lui préparer un coin un peu à l’écart de l’agitation

    Jesus CALDAS félicite sa chienne Vanne

    habituelle de la maison que vous aménagerez avec par exemple une boîte en carton dans laquelle vous placerez le chiffon imprégné de l’odeur de sa mère et de sa portée que vous auriez amené de la maison où il est né. Comme un chien a besoin de repère, il ne va donc pas tarder à se mettre à explorer la maison et le jardin. Il faut absolument empêcher les enfants de courir derrière lui avec des cris aussi aigus que stressants pour ce chiot qui ne se sent pas encore chez lui. Chaque fois qu’il passera à côté de vous, vous lui parlerez sur un ton aimable et, si possible, le caresserez un court instant. Dès le début de sa présence chez vous, vous allez lui donner de l’amour sans compter et c’est à cette condition là que vous allez finir par obtenir sa confiance. Une fois la confiance du chiot gagnée, ce lien déjà privilégié se métamorphosera, se renforcera avec l’émergence d’une complicité réciproque, à partir de laquelle l’éducation, par la suite, sera un jeu d’enfant ou presque. Puisque la priorité sera donnée à l’obtention de la confiance du chiot, le comportement

    Jesus CALDAS félicite sa chienne Vanne qui vient de gagner le concours. Isère, France

    indésirable du chiot sera corrigé avec douceur et patience sans jamais manifester une tension excessive.

     

    Les premiers jours à la maison d'un Karabash de deux mois sont parfois difficiles. Il a tendance à contrarier son nouveau maître de façon quasi systématique. Ce comportement est compréhensible. Le Karabash est un descendant direct du loup et non son cousin. Il a donc un sens inné très développé de la survie. Lorsque, à deux mois, nous « l’arrachons » pour la première fois, à sa mère, à ses frères et sœurs, à son environnement, cette « agression » qu'on lui inflige fait surgir chez lui une réaction immédiate qui lui permet à la fois de résister à cette « agression » et de s'affirmer dans son nouvel environnement pour s'y faire une place. Un chiot de deux mois abandonné dans la nature aurait adopté exactement le même type de réaction pour assurer sa survie. C'est seulement une fois qu'il commence à comprendre que son nouvel environnement est sans danger pour son intégrité physique, que son maître et toute la famille sont dignes de confiance et enfin qu'ils l'aiment, que cette réaction défensive s'estompe. Cette « lutte de survie » peut durer deux mois environs. Entre-temps, je conseille à tous les heureux possesseurs de Karabash de prôner une extrême vigilance afin d'éviter de faire des erreurs pendant toute cette période délicate. La méthode est simple. Dès qu'il se met à exprimer une réaction « exagérée », si vous êtes dans votre jardin, regagnez votre maison laissant le chiot dehors et si vous êtes à la maison, mettez le chiot dans le jardin. Au bout de peu de temps, le chiot retrouve tout seul « la raison » et en plus, le risque d'erreur de votre part est nul. Bien entendu, l'amplitude de ce comportement varie d'un sujet à l'autre.

    Clermont-Ferrand, France

     

    Il faut donc être « zen ». N’oublions pas qu’à ce stade, le chiot n’est qu’un élève qui ne cherche pas encore à se mesurer à vous. S’il ne fait pas encore certaines choses comme vous l’auriez souhaité, c’est parce qu’il n’a pas encore bien assimilé l’apprentissage que vous lui dispensez. L’apprentissage du chiot est relativement rapide, si ce n’est pas le cas, ne perdez pas beaucoup de temps, c’est votre méthode d’enseignement qui est très probablement à revoir. Dans ce cas, il faut rapidement changer car vos erreurs de départ seront difficiles à rattraper plus tard.

     

    Ce n’est pas parce qu’un chiot est arrivé à la maison que vous allez prendre quelques jours de vacances pour mieux l’habituer à son nouvel environnement. Ce n’est pas vous qui allez vous adapter au chiot, c’est le chiot qui s’adaptera à vous. Si vous prenez des vacances pour lui, il ne comprendra pas pourquoi vous reprenez un jour votre travail et le laissez tout seul à la maison. Ne rien changer à votre mode de vie depuis le départ sera la meilleure solution pour votre chiot.

     

    Clermont-Ferrand, France
    La réunion, ce n’était pas commode… Clermont-Ferrand, France

     

     

     

    Les interdits seront de rigueur dès le début de son arrivée. Vous n’allez pas l’installer dans une pièce qui plus tard lui sera interdite. Si vous ne voulez pas qu’il entre dans la cuisine, vous allez lui interdire l’accès à la cuisine dès le premier jour. Si, plus tard, il n’a pas le droit de se mettre sur le canapé, ce n’est pas parce qu’il est petit maintenant que vous allez le laisser faire. Si vous ne voulez pas qu’il quémande de la nourriture alors que vous êtes en train de déjeuner, ne faites surtout pas d’exception. Un chien ne comprend pas très bien l’exception. Pour lui, il y a ce qui est autorisé et ce qui est interdit. C’est pour cette raison que l’exception risque de devenir très vite un dû. Le chien est binaire.

     

    Clermont-Ferrand, France

    Nous l’ignorons souvent. Comme la prédation se fait presque toujours la nuit, le Karabash est conçu pour vivre la nuit et « dormir » le jour. C’est une des raisons pour laquelle une éducation qui va un peu au delà de l’éducation de base risque parfois de se heurter à la réalité physiologique du Karabash. Il est actif la nuit et l’est beaucoup moins le jour. Il est, par conséquent, bien plus réceptif à l’apprentissage la nuit. Nous pensons que, mise à part l’éducation de base, l’éducation qui va un peu plus loin et le dressage auront infiniment plus de chance de réussite s’ils sont dispensés la nuit.

     

    La socialisation du chiot qui a commencé depuis sa naissance en principe doit se poursuivre sans relâche. Qu’entendons-nous par socialisation ? La socialisation est la création de conditions nécessaires à faciliter l’accès au chiot à la découverte de l’environnement, à l’adaptation au milieu dans lequel il va passer sa vie. Le but de la socialisation est de « former » à partir d’un chiot, un chien adulte sans problème, à l’aise partout. Un chiot habitué à la circulation dense n’aura pas de crainte des véhicules une fois adulte. Un chiot habitué à la foule n’aura pas peur de la concentration de personnes à l’âge adulte. Un chiot habitué à l’agitation, aux bruits de la ville ne s’affolera pas lors d’une promenade sur une grande artère d’une grande ville. Un chiot habitué à la présence de ses congénères et aux autres animaux domestiques sera moins

    Ummak du Val de la Boissière, Tours, France

    bagarreur moins problématique plus tard. Un chiot habitué aux enfants qui jouent régulièrement avec lui gardera toute sa vie le souvenir de moments agréables et ne fera pas de mal à un enfant une fois adulte. Nous conseillons vivement aux propriétaires de Karabash d’habituer leur chien aux enfants et faire le nécessaire pour que leur Karabash associe l’image de l’enfant à tout ce qui peut lui arriver d’agréable. On peut augmenter ces exemples à l'infini. Chaque maître doit donc veiller à ce que son chiot apprenne à la quasi perfection l’environnement dans lequel il va vivre toute sa vie. Ce sont ces chiens qui sont les plus « civilisés », les plus efficaces dans leur travail sans présenter un quelconque danger pour autrui. Un chien bien socialisé, peut être emmené partout parce qu’il est à l’aise partout, par conséquent, vous aussi serez à l’aise et fier de lui partout.

     

    Lunac, Aveyron, France.

    L’éducation de base consiste à lui apprendre le minimum « vital » indispensable. C’est-à-dire, le non, le rappel, le stop, le assis, la marche à la laisse et la marche au pied. Cette éducation de base semble ressembler à celle que l’on dispense à tous les chiens sauf que votre élève cette fois-ci est un Karabash. Depuis qu’il existe, personne ne lui a demandé de s’asseoir, de marcher au pied ou de se promener tenu en laisse. De plus, conséquence compréhensible du mode de vie qui est le sien, il a un caractère indépendant qui ne facilite pas l’obéissance. Et bien, rassurez-vous, il va apprendre la plupart de ces leçons avec mention « assez bien » et d’autres comme le rappel par exemple avec mention « passable ». Cette dernière leçon, reconnaissons-le, est la plus difficile pour lui, parce que ses maîtres lui ont toujours demandé de prendre les bonnes décisions tout seul. Bien entendu, le degré d’obéissance varie d’un sujet à l’autre et dépend aussi du doigté du maître.

     

    Le collier : Pour commencer, il va falloir qu’il s’habitue à son collier. Sauf exception, cela ne posera pas de problème. Dans le cas contraire, on choisi un collier léger qui ne fait pas de bruit et comme d'habitude on applique la méthode douce. On met le collier et aussitôt on commence un jeu que le chiot aime particulièrement et très vite le collier sera annonciateur de jeu et de complicité avec son maître.

     

    La laisse : Ce sera la même chose avec la laisse. Nous allons éviter d’effrayer le chiot en « gérant » la tension de la laisse et bien entendu comme par hasard après avoir dispensé une courte séance d’apprentissage de la laisse nous allons clore la séance par un des jeux favoris du chiot. Le chiot ne mettra pas longtemps à s’y habituer.

     

    Beaufortin, les Alpes, France.
    L’eau de fonte des neiges proche de 0°C n’empêche pas le Karabash d’entrer dans l’eau. Vue l’épaisseur et la densité de la sous-couche laineuse sur sa peau, il faut qu’il reste très longtemps dans l’eau avant que l’eau n’arrive au contact de sa peau. Beaufortin, les Alpes, France.

    Le rappel : Nous allons utiliser les occasions qui se présentent quotidiennement pour conditionner le chiot au rappel. A l’heure du repas par exemple, il viendra vers nous et c’est une excellente occasion de l’appeler avec un chaleureux « viens » suivi de son nom, le féliciter parce qu’il est venu et lui donner sa gamelle. Lorsqu’il vous verra en short et en baskets, il sait que vous allez faire une course à pieds, heureux, il va venir vers vous et c’est une autre formidable occasion de l’appeler, le féliciter et partir ensemble pour une bonne promenade qu’il appréciera énormément. (Pour la grande course à pied, attendre qu'il ait plus d'un an. Les premiers mois, des petites promenades courtes de 10 à 15 minutes en marchant. Vers 6 mois, on augmente la durée progressivement jusqu'à une heure en marchant). Parfois, il viendra vers vous sans raison apparente, voilà encore une occasion de le conditionner à la commande « viens ». Vous aurez, nous en sommes sûrs, l’imagination suffisamment étendue pour mettre à votre profit toutes les occasions qui ne manqueront pas de se présenter tous les jours. Le chien ne mettra pas très longtemps avant de comprendre que chaque fois que vous l’appelez et chaque fois qu’il obéit à cet ordre, il se passe toujours des choses agréables. C’est précisément pour ne pas mettre en péril cet acquis qu’il ne faut jamais appeler son chien pour ensuite le punir quand il est venu près de vous.

     

    Vous aurez beaucoup de difficulté à mettre un Karabash adulte de travail dans cette ambiance des expositions canines. Ceux-là sont des chiens de compagnie. Le pouvoir d’adaptation de la gent canine est extraordinaire.

    L’assis : Pourquoi doit-il s’asseoir ? Après tout, dans la nature il court quand il en a envie et s’assoie quand il se repose. Il y a au moins deux raisons. En exécutant systématiquement les ordres que l’on lui donne il ne met jamais en cause la hiérarchie établie, il ne conteste pas la place qu’on lui attribue (voir la partie qui traite la hiérarchie). Puis, lorsque le chien est en position assise, il ne peut pas se déplacer, nous pouvons donc parler plus tranquillement aux gens dans la rue, attendre sans agitation le passage d’une voiture, d’un congénère. Pour l’acquisition de cette commande, nous pouvons donner l’ordre « assis » suivi de son nom chaque fois qu’il s’assoie de lui même, nous pouvons même « provoquer » des situations dans lesquelles le chien s’assoie, ce qui nous donne l’occasion de continuer l’exercice « assis ». Il suffit bien souvent de tirer un peu sur son collier en arrière et un peu vers le haut et exercer une pression sur la croupe. Le chien va s’asseoir, on va donner l’ordre « assis » et on va le féliciter. Il faut pouvoir donner cet ordre à distance aussi. Lorsque vous êtes surpris par une voiture alors que le chien est d’un côté de la route et vous de l’autre, il est très utile que le chien obéisse à distance à « assis » et qu’il maintienne cette position jusqu’à nouvel ordre, ce qui est, à vrai dire, plus difficile à obtenir.

     

    Allemagne. Photo : Murat ADIGÜZEL

    Marche à la laisse et au pied : Sans apprentissage, tous les chiens ont tendance à tirer sur leur laisse. Ce n’est certes pas très important quand il s’agit d’un caniche nain mais lorsqu’il s’agit d’un Karabash de plus de 50 kg, il a assez de ressources pour vous démonter le dos. De toute façon, même si vous êtes jeune et en excellente forme physique vous n’allez pas résister longtemps.

    Gilles CREOLA de la Forêt des 4 Seigneurs
    Campement de nomade… en France. (Il s’agit de notre ami Gilles CREOLA de la Forêt des 4 Seigneurs)

    Il est donc impératif de lui apprendre de ne pas tirer sur sa laisse. L’apprentissage dure jusqu’à ce qu’il apprenne à marcher à coté de vous, sa tête au niveau de votre jambe, sans créer la moindre tension sur sa laisse. Avant de commencer cet apprentissage, il faut s’assurer que le chien s’est bien habitué au collier et à la laisse. Les courtes séances du début seront prolongées plus tard sans jamais saturer le chien. Comme tous les apprentissages, celui-ci aussi sera basé sur le principe réussite-récompense. Les échecs seront ignorés. C'est un exercice qui nécessite une bonne dose de patience car, pour certains sujets, ces leçons risquent de durer plus longtemps. Comme un jeune chien en pleine forme ne désire qu’une chose, c’est de courir partout et explorer l’environnement autour de lui, nous devons respecter sa volonté légitime et commencer la leçon après l’avoir laissé courir et se défouler. Il n’en sera que plus attentif à sa leçon. En tout cas, si, au bout d’un temps raisonnable, il n’y a aucun progrès, il vaut mieux en rester là sans attendre que la moutarde ne vous monte au nez et reprendre le travail plus tard.

     

    Lorsque vous commencez à marcher avec votre Karabash tenu en laisse, il va probablement passer devant

    Ce chiot amené en Suisse

    vous jusqu’à ce que la laisse soit complètement tendue et il maintiendra cette tension s’il n’y a pas de réaction de votre part. Puisqu’il est devant, il va, en plus, choisir la direction à prendre à

    Ce chiot amené en Suisse, pays dans lequel les oreilles essorillées sont interdites, a été retiré à son maître.
    Photo : Mehmet GULHAN

     

    votre place. Vous lui donnez l’ordre « au pied » suivi de son nom (ou non) en même temps qu’une petite traction sur sa laisse et vous vous mettez à marcher. Le but de l’exercice est de lui apprendre à marcher à côté de vous sa tête au niveau de votre jambe sans exercer une quelconque traction sur sa laisse. Chaque fois qu’il tire sur sa laisse il faut le ramener à la hauteur de votre jambe en exerçant

    Chiots de 15 jours. Lunac, Aveyron, France.

    une traction saccadée, c’est-à-dire désagréable pour le chien. De temps à autre vous changez de direction. Un moment donné vous allez vous arrêter en lui donnant l’ordre « assis » suivi de son nom (ou non) en tirant légèrement sur sa laisse vers l’arrière mais un peu incliné vers le haut par rapport à l’horizontale (ne jamais tirer la laisse à la verticale). Vous pouvez aussi l’inciter à exécuter cet ordre en exerçant un légère pression sur sa croupe. Si tout se passe bien, à la suite du nombre nécessaire de leçons, vous n’aurez plus besoin de recourir à la traction sur la laisse ni pour démarrer ni pour s’arrêter. Appuyer sur la croupe aussi sera inutile. Pour les bons élèves et surtout les bons maîtres, il est même possible de réussir cet exercice sans laisse. Nous vous conseillons de répéter souvent ce travail et, en même temps, d’opter pour des séances plutôt courtes.

     

    Lunac, Aveyron, France.

    Le silence : Un chien bien dans sa peau, bien dans sa tête n’aboie que lorsque c’est nécessaire. Certains chiens, certaines races ont une plus grande propension à l’aboiement et dans le monde « civilisé » des hommes, il vaut mieux pouvoir contrôler ce phénomène faute de quoi nous risquons avoir de sérieux ennuis avec notre voisinage. Nous devons reconnaître que, ne pas pouvoir dormir et se reposer à cause du chien de votre voisin qui ne cesse d’aboyer est insupportable.

     

    Les chiens ont mille raisons d’aboyer. Quelques Karabash peuvent avoir une tendance à aboyer, la nuit en particulier, avec des intervalles plus ou moins longs. Le Karabash est un protecteur de troupeaux et de temps à autre, comme il préfère éviter l’affrontement, il prévient les éventuels prédateurs qu’il est à son poste, qu’il vaut mieux rebrousser chemin sinon ils auront affaire à lui. Comme pour la plupart des Karabash en France le troupeau est remplacé par leur famille d’adoption, ces mêmes chiens risquent de continuer à « prévenir » et « dissuader » les éventuels agresseurs. C’est donc un comportement naturel.

     

    Chaque fois qu’il aboie juste pour donner de la voix selon notre perception des choses, nous allons le rentrer à la maison, au hangar ou au garage. Il ne va pas mettre longtemps à comprendre que les « aboiements de dissuasion » lui coûtent la liberté à laquelle il est tant attaché, il va vite changer son fusil d’épaule. S’il est de nature pantouflarde, rare mais possible, il aura aussi compris que pour rentrer, il suffit d’aboyer… A vous de gérer.

    Lunac, Aveyron, France.

     

    Nous sommes néanmoins convaincus que ces chiens savent s’adapter au milieu dans lequel ils vivent et ne se comportent plus comme ils l’auraient fait lorsqu’ils protègent le troupeau. Ils ont donc moins tendance à aboyer. Certains, les plus confiants, n’aboient que très rarement. Si vous les entendez aboyer, vous pouvez avoir la certitude qu’il se passe quelque chose d’inhabituel. En tout cas, si votre Karabash aboie contre un agresseur vous allez le savoir parce qu’il n’aboie pas de la même manière face à un hérisson !

     

    Nous devons aussi rappeler que dresser à l'attaque les chiens qui ne sont pas mécanisables est un acte irresponsable. Quand il s'agit de Karabash, de berger d'Asie Centrale, de berger de Caucase, de dogue du Tibet, ce jeu risque de devenir très dangereux parce que pour ces chiens primitifs proches de leurs origines, l'attaque n'est jamais perçue comme un jeu. L'ordre d'arrêt risque d'être exécuté au mieux en différé, ce qui peut avoir des conséquences particulièrement dramatiques au vue de la puissance dont ces chiens disposent. Ce genre d'exercice est contraire à leur nature profonde.

     

     

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    © DERBENT Anne-Marie 2006