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06-UN PEU D’HISTOIRE Janv 2010 Le pays d’origine des turcs est le Turkestan (Asie Centrale). Les populations des pays comme la Turquie, l’Azerbaïdjan, le Turkménistan, l’Ouzbékistan, le Kazakhstan et le Kirghizistan appartiennent au rameau turc de la famille ethnolinguistique altaïque. Il faut y ajouter le Turkestan oriental qui aujourd’hui est une république « autonome » au sein de la République Populaire de Chine. Sur leurs territoires d’origine constitués d’immense steppes, délimités par l’Ural et le lac Balkhach au nord, l’Altaï à l’est, l’Hindu Kush au sud et la mer Caspienne à l’ouest, les turcs ont écrit l’histoire de l’une des premières L’Asie Centrale à géométrie variable ! (Wikipédia)
communautés pastorales connues dont l’activité principale, pour ne pas dire unique, était l’élevage ovin.
Ces nomades turcs, appartenant essentiellement aux tribus oghouz,
passaient leur vie sur ces vastes steppes à la recherche de pâturages verts. Les fêtes, les guerres, la vie sociale, le quotidien tournaient autour de l’élevage. A partir du 10ième siècle, à la suite d’une assez longue période de sécheresse, les pâturages existants n’étaient plus en mesure de faire face à la démographie montante. A la même époque, la pression Mongole se faisait de plus en plus sentir sur ces tribus. Contraintes et forcées, elles commencent leur migrations vers l’ouest à la recherche de nouveaux pâturages. Pendant 250 ans, ces tribus ont marché vers l’ouest par vagues successives et se sont
La plus ancienne photo de chien de troupeaux que nous
connaissons. Cette photo, prise en 1905 à Bolus Köyü,
Tokat, est publiée dans le livre « Adım Agop
memleketim Tokat » écrit par Agop Arslanyan.
installées un peu partout entre l’Asie Centrale et l’Anatolie. La défaite des byzantins en 1071 contre les Seljoukides, peuple turc de la branche oghouz, à Malazgirt à côté du lac Van a définitivement ouvert la porte de l’Anatolie à ces tribus. La migration vers l’ouest s’est donc poursuivie à plus grande échelle.
Ces migrations n’étaient pas uniquement de simples déplacements d’individus, il s’agissait, en fait, de la transplantation d’une culture, d’un mode de vie d’une région à une autre. Dans ces déplacements de masse vers l’Anatolie, ces tribus ont emmené trois éléments de leur culture sans lesquels ils ne pouvaient pas perpétuer le mode de vie qui leur était propre depuis toujours :
- Le cheval - Le mouton - Le chien
- Le cheval était leur outil de transport depuis toujours.
- Le mouton était leur nourriture, son lait leur fromage, sa peau et sa laine leur habillement depuis toujours.
- Le chien était le protecteur du cheval, du mouton et des membres de la tribu depuis toujours.
L’Anatolie était une destination de prédilection car les steppes du haut plateau Anatolien ressemblaient aux grandes steppes de leur patrie d’origine en Asie Centrale. Les hommes, les chevaux et les chiens n’ont éprouvé aucune difficulté d’adaptation.
De toute façon, il est impensable de se lancer dans une telle aventure avec femmes et enfants, avec chevaux et milliers de moutons, sans chiens de protection contre les prédateurs et les brigands.
- Puisqu’il n‘y a jamais eu de migrations de masse de l’ouest vers l’est,
- Puisque aujourd’hui, les mêmes chiens de protection en Turquie se trouvent aussi en Asie Centrale, point de départ des tribus turques vers l’ouest,
- Puisque ces chiens, en masse, n’ont pas fait tout seuls ce voyage de plusieurs milliers de kilomètres pour s’installer sur le vaste plateau Anatolien,
il nous paraît évident que, tous les chiens de protection en Turquie sont issus de chiens qui ont fait ce grand voyage jusqu’au cœur de l’Anatolie avec les tribus auxquelles ils appartenaient.
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© DERBENT Anne-Marie 2006 |