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40-CONTRIBUTIONS DE NOS AMIS ELEVEURS OCCIDENTAUX Janv 2010 Aujourd’hui, il y a un nombre insignifiant de « berger d’Anatolie » qui travaille sur troupeaux en France. L’immense majorité de ces chiens sont des chiens de compagnie. A long terme, il n’est donc pas possible de préserver en occident son aptitude à sa fonction traditionnelle sans apport régulier de sang neuf provenant de ses congénères qui travaillent sur troupeaux en Turquie. C’est dans ce pays que les conditions d’apprentissage sont les plus rudes donc les plus formatrices pour les chiens du fait de la richesse de la faune sauvage et de l’abondance de prédateurs. Mais pour combien de temps encore ? Le pastoralisme en Turquie perd chaque jour du terrain au profit de l’agriculture et de l’urbanisation pour faire face à la démographie montante. La mondialisation et ses conséquences, qui transforment les mœurs et les goûts, ne font pas bon ménage avec les traditions et la culture séculaire des populations nomades. Dans ce pronostique plutôt réservé, nous nous efforçons de préserver à la source le Karabash et ses cousins.
Peine perdue d’avance pour certains. Ils n’ont peut-être pas tort…
N’ayant aucun intérêt dans tout ce qui tourne autour du Karabash, nous donnons libre cours à l’expression de nos convictions. Nous nous sommes mis au travail pour mettre les toutes premières pierres de cette recherche qu’aucun professionnel n’aurait entrepris. D’abord, cette recherche coûte cher, les sponsors ne se bousculent pas devant notre porte pour nous venir en aide. Le devenir de ces merveilleux chiens authentiques n’intéresse personne. En plus, si quelques passionnés se lancent dans une telle recherche, n’y a-t-il pas aussi un risque de voir l’édifice « reconnu » s’écrouler ? Aujourd’hui, nous avons l’impression que nous commençons à entrevoir que les fondations de nos « connaissances » ne sont pas suffisamment solides, par contre nous ne savons pas encore si nous sommes prêts à affronter les conséquences d’une secousse qui risque quelque peu modifier la donne. Et bien, nous le disons, secouons l’édifice. Si les fondations sont solides, elles résisteront de toute façon, sinon nous construirons un autre édifice basé sur des fondations saines.
Bonheur ou symbiose ?… peut-être les deux. Polatlı, Ankara Turquie
Et les éleveurs dans ce tableau ? Sont-ils nos adversaires ?
Nous ne voyons pas les choses de cette façon là, même si nous donnons parfois l’impression de les malmener. Ils font tout ce qu’ils peuvent pour préserver la fonction traditionnelle de leurs chiens dans des conditions géographiques, socioculturelles défavorables. Quelques soient leurs opinions, nous avons donc estimé qu’ils avaient tout naturellement leur places dans cet ouvrage et nous leur avons demandé leur contributions. Une partie des éleveurs a répondu favorablement à notre demande. Nous les en remercions infiniment et publions ici avec plaisir leurs contributions, dans l’ordre d’arrivée de leur textes.
ELEVAGE DES POTERIES
Gilles GALAND 175, rue Albert Bériot 7332 Sirault BELGIQUE
ANATOLIEN – KANGAL – KARABASH ???
Quel est son nom ?
Dans les années 1980, accompagnés d’amis turcs, nous avons sillonné pendant trois semaines le plateau d’Anatolie afin de rencontrer les bergers et leurs chiens.
Diana des Poteries et ses bébés
En Montagne, nous avons vu de très grands sujets avec un poil long et des taches brunes comme les Saint- Bernard, la queue enroulée mais toujours le même protecteur.
Parfois, nous avons dû faire des distinctions entre les populations canines régionales, à vrai dire quelque peu hétérogènes, le karabasch, l’akbasch, le kangal. A mon avis c’est ce dernier type qui est considéré comme le représentant de la race nationale turque. Ce n’est qu’en avril 1989 que la fédération cynologique internationale (FCI) a reconnu la race et l’a inscrit dans le groupe 2 sous le nom officiel de COBAN KÖPEGI. Il faut dire qu’à cette époque, il n’y avait pas d’organisme qui délivrait de document en Turquie.
En 2005, j’ai eu l’immense plaisir de recevoir le Dr. ORHAN YILMAZ qui m’a offert un exemplaire de son livre « KANGAL KÖPEGI ». Il a filmé et photographié mes 44 adultes évoluant sur 4 hectares et il m’a « déniché » quelques vrais Kangal.
Georaf des Poteries (6 mois).
J’ai énormément de clients turcs qui vivent en Allemagne, en Belgique, en France, au Pays-Bas et tous me demandent un KANGAL !!!! Pour moi, le nom a peu d’importance, il restera ce superbe chien qui regarde, écoute, enregistre et décide s’il doit intervenir, c’est lui mon ami et comme le dit Jean Rochefort : « J’aime ces chiens merveilleux car d’eux on obtient beaucoup si on exige rien. »
Chenil des poteries.
Ils adorent les hauteurs
Gilles GALAND
ELEVAGE DES SHUMAGINS
Sophie LICARI Ferme de la Ferrerie, 14380 Pleines-Oeuvres. FRANCE
LE BERGER D’ANATOLIE, UNE VARIETE ANCESTRALE A PRESERVER INTELLIGEMMENT
Qu’on nomme ce chien Berger d’Anatolie, kangal, karabash ou autre, importe finalement bien peu. Le nom seul ne fait assurément pas une race ; le phénotype, le comportement et la fonction constituent les critères de race essentiels. Lorsque les Anglais ont importé cette race en Europe il y a plus de 30 ans et que la FCI l'a reconnue, il est avéré qu’en Turquie, elle se trouvait alors aux mains des bergers utilisateurs et qu’aucun éminent vétérinaire ou universitaire ne s'y intéressait. Voici ce qu’en disait le Dr Raymond Fiasson, lors d’un voyage d’étude en Anatolie effectué en 1973 et rapporté dans le magazine « Le Chasseur Français » :
Rigel Ourto des Shumagins
"Les lecteurs du Chasseur Français qui, durant leurs vacances, se sont aventurés jusque sur le plateau morne et désolé de l'Anatolie Centrale ont sûrement remarqué les splendides chiens qui accompagnent les troupeaux de moutons. Leur taille élevée, leurs oreilles coupées à ras, souvent un collier de fer aux longues pointes d'acier autour du cou, leur donnent un aspect redoutable. (…) Ce chien est connu localement sous le nom de "Coban Köpek" (chien de berger), ou "Karabas" (tête noire) (…). Cette race n'est signalée dans aucun ouvrage concernant les chiens. Lorsque j'accompagnai mon confrère le Dr Fernand Méry,
Sokar Ourto des Shumagins
Cela n’a heureusement pas été le cas. Mais ce que j’appellerai la conservation intelligente de cette race, dans son pays d’origine où il est encore fort heureusement un chien de travail, comme dans les pays de tradition cynophile où il ne l’est que de manière ponctuelle, doit s’intégrer dans une réflexion scientifique impartiale. Le but n’est pas d’améliorer ce qui a été fait en Turquie depuis des temps immémoriaux, mais au contraire de préserver ce chien avec ses qualités conférées par la sélection utilitaire. La sélection cynophile du Berger d’Anatolie doit intégrer un volet conservatoire, et pour ce faire, comprendre déjà ce qu’elle a entre les mains.
Untash Chamnis des Shumagins
Le Berger d'Anatolie est à l’instar des autres variétés de protection de troupeau de différents pays eurasiatiques, une fraction d’une population beaucoup plus vaste, qui jadis s’échangeait continuellement des gènes par le biais des grandes transhumances, formant sur des milliers de kilomètres un continuum quasi ininterrompu. Cette population, du fait de l’évolution des pratiques pastorales, s’est ensuite fragmentée en isolats géographiques, ces cheptels dérivant cependant assez peu l’un de l’autre, ancrés sur leur sélection utilitaire commune ; voilà pourquoi les chiens de protection de troupeaux arborent grosso modo le même phénotype, de l’Asie Centrale à l’extrémité de la péninsule ibérique. A l’égard de ce phénomène fondateur, le fait de savoir si les Turcs, en arrivant en Anatolie au Moyen-Age, y ont importé des chiens de troupeaux, n’est pas un problème crucial, même si l’hypothèse est tout à fait probable. Nul doute qu’avant leur arrivée des chiens de protection de troupeaux étaient de toute manière déjà en fonction dans ces contrées. Dans son pays, le Berger d’Anatolie est encore une de ces variétés canines ancestrales, j'entends par là qu'elle se trouve encore à un stade où se trouvait par exemple les chiens de berger européens il y a plus d’un siècle. En Turquie la population canine de travail n’est pas séparée par des barrières reproductives étanches ; le chien de protection de troupeau y possède un morphotype et une fonction homogènes, mais diverses caractéristiques secondaires en terme de couleurs ou de longueur de poil, caractéristiques qui n’ont jamais fait, quelque soit les différents morphotypes fonctionnels de l’espèce canine, l’objet d’un souci sélectif majeur.
Varlik Kisham des Shumagins
Mais pour élever le Berger d’Anatolie en respectant un standard de race officiel, obligation faite à l’éleveur des pays cynophiles, il faut poser des frontières de race. Fixer l’étendue des variations admises peut donc faire débat, comme cela a fait débat il y a 100 ans pour de nombreuses races européennes. Cependant, cloisonner arbitrairement le cheptel du Berger d'Anatolie sur le seul critère de la couleur et de la texture de poil me paraît infiniment dangereux pour le maintien de la variabilité génétique, et par conséquent de la santé et de la fonctionnalité, alors même que le pool génétique de la race est si étroit en Europe Occidentale. Ce serait jouer aux apprentis sorciers, et favoriser l'apparition de diverses maladies génétiques, rencontrées dans d’autres races, et qui pour l'instant épargnent notre cheptel. La couleur blanche, dilution de la robe sable, est génétiquement récessive : elle peut apparaître dans la descendance de maints reproducteurs importés de Turquie et de la région même de Kangal. Il n'y a donc pas lieu d'en faire artificiellement une race différente; on peut penser de manière identique pour la couleur sable charbonnée ou le poil mi-long. Par contre, je suis favorable au fait de poser une frontière de race au niveau de ce qu'on appelle le berger de Kars, car sa morphologie plus trapue et son poil carrément long le rapproche - c’est logique - du Berger du Caucase qui lui est frontalier. Et c'est bien d'ailleurs ce que fait déjà le standard FCI du Berger d'Anatolie : le poil long est un motif de disqualification.
Varan Sonis des Shumagins
Il importe de voir les choses d'un point de vue global, à la lumière des connaissances que peuvent apporter à la sélection canine la génétique moléculaire comme la génétique des populations. Attention donc aux idées toutes faites émanant de certains sectateurs, occidentaux ou turcs, d'une soi-disant race kangal qu'il faudrait séparer reproductivement des autres. Pour autant, le Berger d'Anatolie n'est pas un grand panier où l’on peut mettre n'importe quoi, au niveau coloris comme morphotype : certaines sélections anglaises et américaines récentes du Berger d'Anatolie paraissent assez souvent atypiques. C'est d'ailleurs l'avis de certains éleveurs anglais et américains qui en ce moment achètent des chiens en Europe pour remonter leurs lignées, car ils ont réalisé qu’en se focalisant sur les critères du « show » (démarche et élégance en expositions), ils s'étaient notablement écartés du type. Enfin, le caractère et la fonction doivent rester dans tous les cas les critères de sélection les plus importants; n'oublions jamais que le Berger d'Anatolie est un chien de protection des troupeaux. Il y a lieu de se satisfaire bien davantage que les chiens placés en Europe ou ailleurs à la protection du bétail remplissent à merveille leur rôle, que de toute victoire en expositions. Nous avons auprès de nous une race de travail, forgée par des siècles de sélection utilitaire, qui ne s’est jamais coupée de sa fonction dans son pays d’origine, et qui dans d’autres pays demeure en contexte de protection de troupeaux remarquablement efficace ; il ne faut donc pas mésuser de ce précieux patrimoine canin. Certes, pour le faire passer du statut de variété ancestrale à celle de race stricto sensu, séparée des autres par des barrières reproductives, il faut en passer par des choix ; mais il faut s’efforcer qu’ils soient le moins possible arbitraire. Conférer, pour une race de travail, une importance essentielle à des critères de tonalités dans la couleur de robe, est une aberration qui témoigne de bien courtes vues. Préciser les coloris admis dans le standard FCI n’est pour autant pas inutile ; mais la gamme de ces coloris doit refléter la variabilité naturelle observée dans l’ensemble du cheptel turc traditionnel, présent à la protection des troupeaux. La préservation du Berger d’Anatolie, quelque soit le nom qu’on ait envie, selon les modes, de lui donner, passe en tout cas par le maintien d’une variabilité génétique suffisante. C’est un impératif absolu.
Sophie LICARI
ELEVAGE CANIN OF SHADOWS KINGDOM
Emmanuel FAURE Le Parterre, 42400 SAINT-CHAMOND FRANCE manu42400@9online.fr www.ofshadowskingdom.com Tel. : 00.33 (0)4 77 29 79 45 ou 00.33 (0)6 13 75 65 28
Askar
Loin des hauts plateaux rudes d'Anatolie, ce grand chien robuste a fort bien réussi son adaptation en France, où il est considéré comme un excellent gardien et un chien de famille idéal. Sa loyauté, sa fidélité envers ses maîtres, sa sagesse, son affection, sa faculté d'analyser toutes situations ainsi que celle de s'adapter à tout milieu climatique, en font un chien extraordinaire. Son plus grand trait de caractère reste son instinct de protection. C'est aussi par son regard expressif qu'il s'exprime et sait se faire comprendre.
Ankara
Il souffre néanmoins d'une image encore trop persistante de « chien féroce » que je trouve non justifiée, car ceci ne représente que quelques cas extrêmement rares dans notre pays, dûs la plupart du temps, à une éducation non adaptée, surtout en ce qui concerne les mâles ayant un caractère affirmé. Trop peu connu en France dans le milieu de la garde de troupeaux, au bénéfice du chien de montagne des Pyrénées, le Kangal mériterait le plus souvent, d'être considéré comme un chien de travail. Son caractère fait de lui un animal protecteur et dévoué.
Chiots 1 mois
Selon moi, à l'instar de nos gardiens de troupeaux français, le berger d'Anatolie détient une sagesse qu'il a acquit au fil des siècles, à laquelle peu de chiens peuvent prétendre. Grâce à une sélection appropriée et une production restreinte, le Kangal a su garder ses caractéristiques primaires et sa sagesse légendaire contrairement à beaucoup de races dites « à la mode ».
Notre élevage, situé dans le centre-est de la France se compose de 2 races de chiens : le berger d'Anatolie et le Golden retriever, deux races aux caractères bien distincts. L'un étant gardien de troupeaux, sage, indépendant, puissant et dominant, l'autre étant chasseur, rapporteur de gibier d'eau, joueur, très proche de ses maîtres, agile et plutôt soumis. Leur cohabitation est des plus remarquable et exemplaire. C'est grâce à leurs aptitudes et leurs caractéristiques qu'ils se complètent au sein de la meute, et qu'ils assurent ainsi la stabilité du groupe. C'est ce pourquoi mes deux étalons et mes femelles peuvent vivre, s'amuser et évoluer ensemble sans aucun conflit.
Vadi et Brighton mon golden retriever
Nous travaillons sans cesse à faire évoluer les mentalités dans notre pays, afin que le Kangal ne soit pas classé à tort par la loi française comme « chien dangereux » ce qui inévitablement, enrayerait l'évolution du berger d'Anatolie. C'est pour cela que nous, éleveurs, devons apporter le plus grand soin à la socialisation de nos chiots et à la sélection de nos reproducteurs, tout en gardant bien en tête les caractéristiques primaires de ces chiens. Nous souhaitons pour cela, que les nouveaux acquéreurs de Kangal continuent chez eux les mêmes démarches éducatives que celles pratiquées à l'élevage afin de protéger nos compagnons à quatre pattes de la menace que peut générer l'être humain. C'est ainsi que nous préserverons l'image de la race que nous aimons tant.
Emmanuel FAURE
ELEVAGE DU DOMAINE DE LA SARA
Denis JAUNEAU 166 Route du Temple, 41160 DANZE FRANCE domainedesara@laposte.net www.chiens-de-france.com Tel. : 00.33.(0)254 89 72 18 ou 00.33.(0)660 87 37 37
UNE PASSION : LE BERGER D’ANATOLIE.
C’est avec un grand plaisir que je souhaite apporter mon humble participation pour faire connaître cette race de chien peu connu en France et en dehors de son pays d’origine la Turquie.
Varos Socat des Shumagins 3 ans
avec Bertille 2 ans. Le berger d’Anatolie est un gardien né, il a le sens du territoire. Il impressionne par sa taille et certain de sa force, menace pour tenir l’étranger à distance, refusant toute nourriture d’un inconnu.
Il adore les enfants et participe volontiers à leurs jeux. Il s’amuse avec les animaux sur son territoire. Un jour mon chien Varos Socat des Shumagins a joué avec une poule naine. Il l’a attrapé avec sa gueule, puis s’est mis à courir sur 100 mètres aller et retour, puis il a posé la poule naine au sol. Cette dernière n’a pas compris que le chien ne l’ai pas croqué. Elle est restée quelques minutes sans bouger avant de repartir comme si de rien n’était. Clawrence de la Forêt des quatre Seigneurs adore mettre les canards ou les oies dans la mare sans jamais en avoir fait son repas. Par contre, une fois sortie du territoire du domicile elle n’hésitera pas à courir après un lapin ou un lièvre pour en faire un repas.
Sara et Clawrence de la Forêt des 4 Seigneurs
Le berger d’Anatolie est un chien sensible, curieux et proche de son maître. Il peut être têtu. S’il ne comprend pas la demande ou s’il ne la juge pas utile, il ne l’exécutera pas. Il faut être patient avec son éducation, revalider régulièrement l’enseignement prodigué. Mais il peut très bien apprendre « assis » « couché » « donne la patte » « demi tour » « aboie » etc. Il peut être utile de demander à son chien d’aboyer car lorsqu’il faut ne pas aboyer, le chien peut apprendre et comprendre « chut ».
Clawrence de la Forêt des 4 Seigneurs 6 mois.
Le berger d’Anatolie est difficile en nourriture, il mange peu par rapport à sa taille et il aime manger les restes de nourriture de son maître, pour savoir quelle nourriture son maître à mangé. La femelle Berger d’Anatolie est une excellente mère avec ses petits et elle peut en élever une douzaine en surveillant l’alimentation et en apportant des compléments. Si il trouve un œuf dans son territoire il le prendra pour le manger, j’ai vu à plusieurs reprises un chien prendre un œuf d’oie et le laisser tomber sur quelques choses de dur pour le casser et le manger, il n’hésite pas à manger la coquille d’un œuf de poule.
Babou-kangal dite Aslan, jeune femelle
de 18 mois.
Le berger d’Anatolie supporte très bien notre climat et il peut vivre toute l’année dehors mais il apprécie également le domicile de son maître, il peut être respectueux et ne pas monter sur le canapé ou le lit, tout est une question d’éducation. Personnellement, mes chiens n’ont pas droit à certaines pièces de la ferme dont les chambres, la salle d’eau et les toilettes. Le berger d’Anatolie peut aimer l’eau et faire trempette dans un point d’eau pour se rafraîchir.
Babou-kangal dite Athena, femelle de 2 ans.
Actuellement, notre élevage est composé d’un étalon, Varos Socat des Shumagins, Champion International de Beauté et Standard avec le dépistage de la dysplasie des hanches A/A. Il a saillie plusieurs fois avec des portées de plus de 10 chiots. Nous avons également quatre femelles pour la reproduction avec dépistage systématique de la dysplasie des hanches et lecture par le lecteur officielle de la race.
Denis JAUNEAU
ASLAN ANATOLIANS
Nino AZZOLIN Via Dosso Cerri, 18 Abbazia di Albino 24021 ITALIE corvonero60@yahoo.it http://web.tiscali.it/aslan Tel. : 00.33.(0)254 89 72 18 mobile: 00.33.(0)660 87 37 37
Traduit de l'anglais par Selim DERBENT
LE ÇOBAN KÖPEĞİ EN ITALIE
Malgré le fait que les premiers sujets soient importés dans les années 70, le « çoban köpeği » est rare en Italie. Les premiers importateurs étaient M. Danilo Bogdanovich de Trieste qui a fait venir plusieurs bons chiens de travail de l'Anatolie centrale et M. Giuseppe Citterio de Milan qui a importé quelques chiens de la Turquie et de la Grande Bretagne. Tous les deux ont arrêté leur élevages au bout de quelques portées seulement.
Vers la fin des années 80, une éleveuse de dogue argentin et de setter irlandais de Rome a importé un couple reproducteur d'un élevage d'état situé au centre de la Turquie (d'Ulaş je crois) et a ainsi commencé la reproduction. Au bout d'une dizaine d'années cette expérience s'est soldé par un échec à cause des problèmes liés à la consanguinité, cette éleveuse n'ayant jamais utilisé aucun autre reproducteur que ses deux chiens d'origine, Talaz et Pamuk. Au début, ce couple de départ était à l'origine de bons chiots comme Galatz della Mezzaluna qui, plus tard, est devenu champion du monde en 1996. Les générations suivantes n'avaient plus les qualités que possédait le couple de départ pour des raisons évidentes de consanguinité.
Bajo(Zwingli des Poteries) et sa fille Ayri.
Toutes ces lignées des premiers chiens importés sont aujourd'hui perdues, aucun de ces chiens, à ma connaissance, n'ayant été utilisé pour la reproduction. Hertz et Hitower, deux étalons des Douves d'Amponville et plus tard, Neva, lice du Val de la Boissière étaient importés de France au début des années 90 par M. Gianni Pellacani et M. Marco Vellan de Ferrara. Il n'y a eu aucune portée issue de ces chiens. J'ai essayé d'utiliser Hertz sur ma lice Faikh sans résultat.
A la fin des années 90, d'autres chiens ont été importés. M. Paolo Spagnuolo de Naples a importé de Sivas une chienne pleine. Si je ne me trompe pas, ces chiens ont tous eu des problèmes de santé et l'expérience s'est arrêtée rapidement. J'ai moi-même importé une lice d'Australie, Cappadocia Faikh et un chien de Belgique, Zwingli des Poteries et M. Roberto Gallipoli a importé un chien de France, Rint du Bonnie Blue Flag et une lice de Belgique des Poteries. Parmi ces derniers éleveurs, aujourd'hui, je suis malheureusement le seul à avoir continué une reproduction régulière.
Aslan Ayri né 2002.
Je pense que l'obstacle majeur à la diffusion des Anatoliens est le Maremme et Abruzzes, race bien connue des Italiens qui a des caractéristiques similaires. Qu'il s'agisse de lignées de travail ou d'exposition, ce chien se trouve facilement partout en Italie.
Ma première rencontre avec le « çoban köpeği » était en Turquie lors d'un voyage en 1976 en Inde. Je me rappelle très bien de ces grands chiens près des troupeaux, à l'époque j'étais bien jeune, je n'étais ni intéressé par les races canines, ni par l'élevage. J'ai été néanmoins intéressé par ces grands chiens, tellement ils me rappelaient les chiens des bergers de la Sardaigne où je suis né. Il y a en Sardaigne un type de chien qui ressemble beaucoup aux chiens turcs. Il est légèrement plus petit, souvent blanc ou bringé mais aussi quelques fois fauve. Je me souviens encore, c'était ce même type de chiens près des troupeaux ou couchés sur le sol poussiéreux des villages Anatoliens ou même des bourgs que j'ai rencontré tout au long de mon voyage.
Quelques années plus tard, un de mes amis, de retour d'un voyage m'a amené un chiot de protection d'Afghanistan qui avait un pelage gris-fauve avec un masque noir, il était quasi identique aux chiens de Turquie. J'étais heureux de l'adopter et je l'ai nommé « Boss » en hommage à son tempérament affirmé. Cette expérience n'était pas des plus facile puisque à l'époque, je ne connaissais pas grand choses de la personnalité des chiens de protection et en plus, je n'avais pas suffisamment de place à lui offrir. Il était très indépendant et un jour, à l'âge de deux ans, il a disparu lors d'une balade sans laisse dans les bois en compagnie de mon père. Malgré tous mes efforts, je ne l'ai jamais retrouvé.
Des années plus tard, en consultant un livre sur les chiens de protection de l'Europe de l'est, j'ai été surpris d'apprendre qu'une nouvelle race turque appelée berger d'Anatolie avait été reconnu par la FCI. A cette époque, mon épouse et moi avions quitté la ville pour une maison à la campagne avec un peu de terre autour. Nous avions adopté quelques petits chiens sauvés de la rue et un grand chien de bouvier local, Rocco, un excellent gardien. Nous nous sommes donc mis à apprendre le maximum de choses sur l'Anatolien et nous avons pensé à une acquisition éventuelle d'une femelle qui pourrait faire une bonne compagne pour Rocco et en même temps pourrait garder notre propriété et les animaux. C'est ainsi que Asla est arrivée d'Australie.
Asla née 1998.
En ce moment nous avons sept Anatoliens et quelques autres chiens récupérés de différents types et de tailles. Nous avons de nouveau importé de Belgique, Daisy de Poteries et de Texas, Old Glory Kartal et avons fait quelques voyages aux quatre coins de l'Europe pour faire saillir nos lices.
La situation n'est pas si bonne en Italie. Au delà de la concurrence du Maremme et Abruzzes, il y a d'autres facteurs comme l'industrialisation et le bétonnage à outrance, sans compter l'effet pervers de la mode qui touche une grande majorité des italiens qui optent plutôt pour l'acquisition de terre neuve, labrador, golden retriever, berger allemand, etc. Je fais tout ce que je peux pour promouvoir la race mais étant seul, je n'arrive pas à faire grand choses. Nous n'avons pas de club de race et la plupart des chiots s’envolent pour l'étranger. Si je vous dis que la moyenne des inscriptions est une portée par an, vous pouvez mieux comprendre la situation. Quand on sait que le Berger du Caucase et de l'Asie Centrale ont chacun environ 200 chiots inscrits chaque année, il est difficile à comprendre cette situation critique d'autant plus que l'unique éleveur de Charplanina est bien connu en Europe et possède de merveilleux chiens.
En dépit de la rareté de l'Anatolien, la querelle sur son nom et sur sa couleur est présente. A mon avis, nous ne pouvons pas parler de l'Anatolien comme une race au sens contemporain du terme. Il y a eu, je crois, beaucoup d'erreurs du côté de chaque protagoniste un moment donné, il est bien difficile maintenant de faire marche arrière et collaborer pour le bien de la race. Je pense que nous ne pouvons pas parler de races mais de lignées en Turquie rurale, ces chiens étant très souvent mélangés entre eux comme le font les bergers partout sur terre. Les turcs, certes, ont le droit de vouloir que ces lignées deviennent des races distinctes mais ils ne peuvent pas affirmer que l'Anatolien est une invention occidentale. L'Anatolien est aussi variable que le sont tous les autres vrais chiens de travail. Le monde pastoral sait que la couleur du pelage n'est pas le premier critère de choix lors de la sélection d'un chien de travail. Il est souvent souligné qu'un chien de protection de troupeau doit avoir un pelage qui se confond avec celui du mouton. si vous étudiez le comportement de ces chiens, vous allez comprendre à quel point cette affirmation est illogique. La première réaction de dissuasion d'un chiens de protection de troupeau lorsqu'il entend ou voit un prédateur est d'aboyer. Il va ensuite montrer sa force en se mettant entre le troupeau et le prédateur et continuer à aboyer. Quelle est l'utilité d'un quelconque camouflage alors que le chien déclare au monde entier, « je suis là, ne vous approchez pas de mes protégés ». A mon avis, la prédominance de la couleur fauve a une autre explication. L'Anatolien étant chasseur de petits proies pour sa propre survie, il a besoin d'avoir une couleur aussi proche que possible à la couleur de la terre. C'est aussi la raison pour laquelle des nuances fauves se trouvent sur le pelage de la plupart des canidés sauvages.
Ayri en 2007.
Pour ce qui concerne le blanc et le pinto, gènes récessifs, ils ont plus besoin de l'intervention de l'homme pour leur sauvegarde. Je crois que lorsque les pro-kangal et les pro-berger d'Anatolie pensent chacun à leur chien idéal, ils pense a u même chien, mais de couleur (quelque fois) différente. Il n'est pas raisonnable de prendre comme exemple les lignées américaines d'Anatoliens qui ont une ossature légère qui génère une apparence de chien courant et de déclarer que tous les Anatoliens sont atypiques. Il n'est pas raisonnable non plus de prendre comme exemple les nouveaux éleveurs turcs (hors origine pastorale) et déclarer que tous les Kangals sont croisés avec des chiens de type mastiff, trop lourd et incapable de poursuivre le loup.
Il y a plein d'exemple de ce genre, en fait, le Kangal typique et le berger d'Anatolie typique sont de la même race. Ils portent tous en eux les gènes récessifs de blanc, pinto, rouge, etc, comme leurs cousins de l'Asie Centrale. La seule différence réside au niveau de la sélection, l'Anatolien acceptant toutes les couleurs mais le Kangal non. Bien entendu, par toutes les couleurs nous sous-entendons seulement celles qui sont typique de la race comme le fauve, blanc, pinto. De même, toutes les tailles ou toute les formes d'oreilles etc, ne sont pas admissible non plus. Je pense que les points les plus importants sont ceux liés aux problèmes de santé comme la dysplasie de la hanche et les combats de chiens inacceptables qui discréditent nos chiens. Ce sont plutôt ces questions qui doivent être discutées et non la couleur du pelage. Je suis convaincu que les bons éleveurs, qu'ils soient éleveur d'Anatolien ou de Kangal, devraient collaborer pour le bien de la race qu'elle soit appelée Anatolien ou Kangal.
Les turcs ont évidement le droit de considérer les différentes couleurs comme des races distincts mais ils ne peuvent pas affirmer que les bergers ont fait leur sélection en fonction de la couleur. A nos jours, sous l'influence de la vague de Kangal, il est possible que quelques bergers aient privilégié la couleur dans leur sélection, ce n'est pas le cas pour le nomade sur les lointaines étendues de l'élevage extensif. Les différents types de chiens qui, aujourd'hui, sont appelés race sont tous issus des mêmes portées partout en Turquie.
Baki (Aslan Baykal) 2 ans en 2005.
Je tiens à souligner que je ne veux en aucun cas offenser les turcs. Lorsque je dis que, à mon avis, ce ne sont pas des races différentes mais des couleurs différentes, je le dis dans un souci de bon sens puisque le fait de séparer les différents types comme différentes races va apporter des problèmes génétiques et comportementaux comme le sont victimes beaucoup de races récentes. C'est la raison pour laquelle le çoban köpeği devrait continuer à rester aussi proche que possible de ce que les bergers nomades turcs ont créé et ont apporté du passé à nos jours. Ce sont eux qui sont les véritables experts de la race.
Nino AZZOLIN
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© DERBENT Anne-Marie 2006 |