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21-EDUCATION DU JEUNE KARABASH POUR LA Janv 2010 A l’origine, la fonction principale du Karabash est la protection de troupeaux contre les prédateurs sauvages, contre ses congénères et contre l’homme. C’est pour cette raison que sa sélection a été ciblée sur sa capacité de travail sur la protection de troupeaux. C’est donc un travail qu’il sait bien faire. Pour mener à bien sa mission, il n’a nullement besoin d’un apprentissage lourd et complexe. L’aptitude à la protection de troupeaux étant innée chez lui, il a, tout au plus, besoin d’un « stage pratique » qu’il effectue auprès de ses aînés au sein même du troupeau. Certes, au début, il est loin d’être efficace mais un fois qu’il atteint l’âge adolescent il aura déjà appris presque toutes les finesses de son travail, il est déjà presque opérationnel.
Il y a néanmoins quelques précautions à prendre pour que l’efficacité du chien soit optimale.
Les chiots qui seront destinés à ce travail seront sélectionnés parmi les plus indépendants possibles, parmi ceux qui cherchent le moins la compagnie de leurs frères et sœurs. On sépare rapidement ces chiots de leur portées et on veille à ce qu’il s’attachent le moins possible à l’homme. On les met le plus tôt possible avec les moutons, on ne joue pas trop avec eux, on leur fait comprendre que leur place est auprès du troupeau et nulle part ailleurs. Le but recherché est simple. Les liens entre le chien et le troupeau doivent être plus forts que les liens entre le chien et l’homme. Dans le cas contraire, étant trop lié à l’homme, il risque de ne pas rester auprès du troupeau sans la présence du berger et retournera à la maison à la recherche de la chaleur humaine. Nous avons aussi rencontré des chiens qui, tout en étant très proches de leur maîtres, demeuraient d’excellents protecteurs de troupeaux. Il y a un autre aspect que nous oublions souvent de souligner. En cas d’attaque de prédateurs, un chien qui se sent plus proche de l’homme que du troupeau risque de protéger plutôt le berger et non forcément les moutons. Cela change tout. C’est exactement ce qu’un Beauceron, ce merveilleux chien aurait fait avec une impressionnante efficacité. C’est là la différence entre un chien de protection de troupeau et un chien de conduite de troupeau.
Le nombre de chiens nécessaires pour une protection optimale dépend de la nature du terrain, de la concentration
des prédateurs, du nombre et de la race de mouton à protéger. Il faut plus de chiens sur un terrain montagneux
que sur une plaine. Les races grégaires de mouton nécessitent moins de chiens. Dans les steppes du plateau central
Anatolien, les bergers locaux prévoient un couple de chiens pour une centaine
Cao de Gado Transmontano au Portugall
www.caodegadotransmontano.org.pt
de bêtes. La faune sauvage en Europe occidentale ne nécessiterait probablement pas plus d’un Karabash pour 500 moutons environ. Mais il vaut mieux prévoir au moins 2 chiens. Ainsi, en cas d'attaque de prédateurs, l'un peut attaquer pendant que l'autre reste auprès du troupeau. Si les prédateurs sont nombreux dans la région, même pour un petit troupeau, il est plus prudent d’augmenter le nombre de chiens.
Alabaï au Turkménistan
Les chiens choisissent toujours, en fonction de la nature du terrain et de la direction du vent, des points d’observation à partir desquels ils surveillent le troupeau et les environs.
Karakaçan en Bulgarie
Systématiquement, quelques uns font des excursions pour s’assurer que rien ne se prépare plus loin, susceptible de viser leur troupeau. En cas d’attaque, le combat est à la fois physique et tactique, particulièrement s’il s’agit d’une attaque de loups. Les loups vont éviter l’affrontement direct et vont essayer de subtiliser quelques moutons par la ruse. C’est là que se révèle la qualité des chiens et c’est là que le Karabash excelle. Depuis de milliers d’années, il n’a jamais cessé de vivre dans le même environnement que le loup, c’est dire, s’il connaît à merveille son adversaire jusqu’à déjouer ses ruses. Malgré toute sa prédisposition à affronter le loup à la fois sur le plan physique que tactique, il lui arrive parfois de se tromper, de tomber dans le guet-apens des loups loin du troupeau et surtout des autres chiens et de se faire tuer.
Cette impitoyable loi de la nature est à l’origine de l’imperfectible sélection du Karabash et de ses cousins. C’est par le biais de cette sélection que nous pouvons espérer obtenir des chiens authentiques de protection de troupeaux.
Cette implacable sélection ignore les concours de beauté sur le tapis rouge.
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© DERBENT Anne-Marie 2006 |