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34-KARABASH, RACE ENDEMIQUE DE L’ANATOLIE ? Janv 2010 Les différentes ethnies qui peuplaient l’Anatolie avant l’arrivée massive des turcs étaient des commerçants, des agriculteurs, des artisans et des marins, l’Anatolie étant une presqu’île. L’élevage bovin se pratiquait pour faire face aux besoins de viande, de peau et de force de traction pour les travaux des champs. Quelques maigres troupeaux de chèvres existaient sur la côte de la mer Egée. Dans les fouilles archéologiques en Anatolie, nous trouvons en abondance des figures d’animaux qui peuplaient ces terres mais nous ne trouvons pas de figures de chiens. A la même période, nous rencontrons des figures de chiens dans les fouilles en Iran, en Egypte et en Mésopotamie. Pour un animal si proche et si utile à l’homme, il est impensable d’imaginer que les innombrables civilisations qui ont vécu en Anatolie, aient omis le chien alors que les figures de chevaux, buses, faucons, gazelles, cerfs, serpents, aigles, taureaux abondaient. Le mode de vie nomade était tout simplement inconnu des civilisations qui ont peuplé l’Anatolie avant l’arrivée des tribus turques. Au musée des Civilisations d’Anatolie à Ankara, il n’y a pas de figures de chiens ni de moutons appartenant à une des civilisations Anatoliennes.
Carte de la Turquie. Le point rouge indique l’emplacement de Çatalhöyük.
Source : www.gezinet.net
Fresque murale à Çatalhöyük, Turquie.
La découverte en Turquie, plus précisément à Çatalhöyük (6300-5500 avant notre ère) de quelques ossements de moutons, de chèvres et de chiens parmi d’autres animaux sauvages ou domestiques de la période néolithique ne constitue absolument pas un élément suffisant pour imaginer que les chiens de protection de troupeaux qui
Transcription de la fresque murale à
Çatalhöyük, Turquie.
trouvent en Turquie aujourd’hui sont des descendants des chiens de Çatalhöyük. Les fouilles à Çatalhöyük ont une très haute importance archéologique parce qu’il s’agit d’une des premières communautés de populations véritablement sédentarisées au monde. Cette communauté dépendait beaucoup moins de la chasse et de la cueillette puisqu’elle pratiquait l’élevage et cultivait la terre.
L’élevage traditionnel qui nécessite de grandes étendus de pâturages, des chiens de protection et une population nomade n’est pas compatible avec le mode de vie d’une telle communauté. Les moutons et les chèvres d’une communauté sédentaire ne peuvent pâturer librement puisque les terres aux alentours sont cultivées. Les populations sédentarisées n’ont pas besoin de chien de protection.
De plus, puisque ces populations n’avaient pas un mode de vie nomade, le nombre de moutons et de chèvres dans une telle communauté était forcément limité à la quantité de fourrage que la nature proche pouvait fournir. Nous sommes très loin du domaine du chien de protection.
Nous savons avec certitude grâce à la découverte des dessins muraux que les ossements canins retrouvés dans les fouilles à Çatalhöyük appartiennent aux chiens de chasse au gros gibier. Il ne s’agissait donc pas de chiens domestiqués pour la protection de troupeaux. Ces chiens, que sont ils devenus depuis ? Nous avons perdu leur traces vers 5500 avant notre ère et nous n’avons aucune nouvelle depuis ! Nous ne savons donc pas ce qu’ils sont devenus depuis au moins 7500 ans !
Si ces chiens, par un ultime miracle, étaient les ancêtres des chiens de protection en Anatolie, comment expliquer alors l’existence de nos jours de mêmes chiens de protection à la fois en Anatolie et en Asie Centrale ?
Pour toutes ces raisons, rechercher l’origine du karabash en Anatolie ne nous paraît pas une approche objective.
Comparez sa couleur à celle de son environnement.
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© DERBENT Anne-Marie 2006 |